L’intelligence artificielle (IA) renvoi à «l’ensemble des théories et des techniques développant des programmes informatiques complexes capables de simuler certains traits de l’intelligence humaine (raisonnement, apprentissage…), elle peut être mentionnée par plusieurs appellations : «Machine Learning, big data, chatbot… ».
Si le terme d’«intelligence artificielle» (IA) est entré dans le langage commun et son utilisation devenue habituel dans les médias, il n’en existe pas réellement de définition partagée.
Pour le Parlement européen, Au sens large, le terme intelligence artificielle désigne «tout outil utilisé par une machine afin de reproduire des comportements liés aux humains, tels que le raisonnement, la planification et la créativité».
L’IA est en réalité une discipline jeune, qui réunit des sciences, théories et techniques (notamment logique mathématique, statistiques, probabilités, neurobiologie computationnelle et informatique) et dont le but est de “parvenir à faire imiter par une machine les capacités cognitives d’un être humain”.
L’origine de l’appellation «IA» est attribué à John McCarthy du MIT (Massachusetts Institute of Technology), celle-ci est définit comme étant «la construction de programmes informatiques qui s’adonnent à des tâches qui sont, pour l’instant, accomplies de façon plus satisfaisante par des êtres humains car elles demandent des processus mentaux de haut niveau tels que : l’apprentissage perceptuel, l’organisation de la mémoire et le raisonnement critique».
Avec son développement encore nouveau, mais rapide, L’IA qui gagne de plus en plus du terrain dans plusieurs domaines, a révolutionné et a bouleversé de nombreux spécialités et secteurs, y compris celui du droit, “On assiste donc à l’émergence de ce qu’on appelle un droit ‘SMART’ et une justice algorithmique avec l’apparition d’outils plus rapide, moins onéreux et moins passionnel que le tribunal, l’objectif déclaré par les concepteurs et producteurs des outils de l’IA est d’accroître l’accès à la justice et d’alléger le fardeau des juges.
L’IA est encore en un stade embryonnaire d’où l’importance de se préparer à une utilisation plus répandue de ses outils à l’avenir L’objectif principal de l’intégration de l’IA dans le domaine juridique est d’optimiser l’efficacité et de maximiser le temps disponible pour les autres tâches.
Pour les avocats, l’IA peut avoir un impact significatif, à la fois positif et négatif, sur leur profession, elle transformera la profession dans les années à venir en offrant aux cabinets d’avocats et aux services juridiques internes l’opportunité d’explorer de nouvelles approches et de relever des défis.
- Les impacts de l’IA sur la profession d’avocat :
L’utilisation des outils de l’IA peut avoir des impacts positifs mais aussi des impacts négatifs de nature à métamorphoser la profession d’avocat.
Plusieurs activités routinières du métier d’avocat sont particulièrement affectées par l’usage de l’IA notamment la recherche documentaire, l’analyse juridique et la prévision des résultats.
L’IA automatise donc les tâches répétitives des avocats, cela leur permet d’économiser du temps, d’offrir aux clients un service de qualité supérieure avec des coûts peu élevés, et les aide à améliorer leur productivité et leur efficacité et de se concentrer sur les tâches les plus complexes requérant leur expertise.
Grâce à l’IA donc, les avocats peuvent réaliser des recherches juridiques de manière plus rapide et plus efficace, les systèmes d’IA peuvent analyser de vastes quantités de données juridiques de manière approfondie, ce qui permet de repérer des précédents, des lois et des pratiques judicaires pertinentes, cela est certainement de nature à améliorer la qualité de l’analyse juridique et à aider les avocats à prendre des décisions plus éclairées.
L’IA peut également aider les avocats dans la préparation des litiges en analysant les données, les preuves et les arguments pertinents, elle peut également identifier les faits et les soubassements-juridiques clés, ce qui peut les assister à développer des stratégies de plaidoyer plus solides.
ChatGPT, cette véritable révolution, est un modèle de langage très avancé développé par OpenAl, conçu pour répondre à une grande variété de questions et de demandes de renseignements en utilisant le traitement du langage naturel et l’IA.
C’est un outil qui peut être qualifié de véritable «Vulgarisateur du droit» étant capable de tenir une conversation et de développer des discours des images etc.
Avec son apparition un vent de panique souffle, il est incontestablement en mesure de détrôner Google, étant un outil puissant qui représente une opportunité de gagner du temps pour les avocats, à formuler des réponses très acceptables à des questions non seulement simple mais aussi très compliquées, et à améliorer leur productivité, leur compétitivité sur le marché et leur communication avec les clients à répondre rapidement et précisément à leurs besoins et à établir des relations solides et durables avec eux, ces clients sont souvent à la recherche d’avocats qui fournissent des services de haute qualité, des réponses rapides et une communication claire.
Avec l’avènement de ces nouvelles technologies et leur évolution rapide, les avocats sont invités à développer et renforcer leur sens de l’adaptation, l’avocat donc est dans l’obligation d’avoir une meilleure compréhension de la digitalisation et de la manière dont il peut créer de la valeur et transformer son métier grâce à celle-ci car les règles qui reçoivent actuellement application est celle de : «s’adapter ou disparaître», «s’adapter pour mieux se développer».
À la suite donc de ces transformations, le rôle des avocats va inévitablement se réorienté vers de nouvelles tâches qui exigent non seulement l’acquisition de nouvelles compétences, mais aussi une grande capacité d’adaptation aux conditions changeantes du métier.
C’est un enjeu crucial aujourd’hui pour tous les cabinets d’avocats, pour leurs clients, Ils peuvent ignorer l’IA mais l’IA, ne les ignorera pas.
On fait généralement la distinction entre deux types d’activités dans le quotidien d’un avocat, d’une part, les activités objectives, qui sont purement factuelles et impliquent par exemple de chercher une information ou de relire un contrat. Et les activités subjectives, d’autre part, telles que la négociation pour un client, le montage de stratégie de défense, plaidoirie, etc.
Il semble que les premières peuvent être en partie accomplies par l’IA, sous contrôle humain. En revanche, les deuxièmes doivent restées totalement en dehors des premières, ce qui pourrait réduire la demande pour certains types d’avocats.
Le problème également pour les avocats c’est que Les technologies d’IA juridique sont de plus en plus disponibles en dehors des cabinets d’avocats, facilitant ainsi l’accès des citoyens aux informations et aux services traditionnellement fournis exclusivement par ces professionnels.
- Les enjeux inhérents à l’invitation de l’IA :
Les enjeux inhérents à l’application de l’IA sont généralement celle liées à des questions de fiabilité des résultats et de responsabilité professionnelle.
Le devoir de confidentialité des avocats et met en garde contre l’insertion de données confidentielles dans des applications de l’IA ce qui pourrait, transgresser la déontologie de la profession.
A titre d’exemple un assureur américain pour cabinets d’avocats, a déconseillé à ses clients d’utiliser ChatGPT et ses épigones, pointant le risque d’hallucinations, de fuites de données et autres révélations d’informations confidentielles.
Toujours aux États-Unis, un juge vient également d’interdire l’usage de documents rédigés par l’IA au tribunal, à moins que ceux-ci n’aient été scrupuleusement relus par un humain, la controverse autour de l’IA et du droit ne fait que commencer.
Il est à signaler également que L’IA peut offrir des réponses limitées et ne pas être à jour sur les nouvelles législations, d’ailleurs cahtGPT à titre d’exemple ne cite pas ses sources, ce qui reste un vrais sujet évidemment, en premier lieu au regard de la fiabilité de l’information délivrée.
Il est important de noter que les professionnels du droit doivent toujours faire preuve de discernement et de jugement lorsqu’ils utilisent des modèles de langage, car ces outils ne peuvent pas, comme nous l’avons déjà cité, remplacer complètement les compétences et les connaissances spécialisées des professionnels du droit, mais plutôt à les aider à travailler plus efficacement et à se concentrer sur des tâches plus complexes et à plus haute valeur ajoutée.
En un mot, les professionnels du droit doivent faire preuve de discernement et de jugement lorsqu’ils utilisent des modèles de langage pour garantir l’exactitude et la qualité des résultats produits.
Conclusion :
Historiquement, l’impact d’une nouvelle technologie sur une profession ou un secteur met du temps à se faire réellement sentir, notamment parce que la technologie met du temps avant d’être au point, et qu’il faut aussi du temps pour la maîtriser et découvrir où elle est performante et où elle ne l’est pas.
Et par rapport à l’avenir de la profession d’avocat on peut s’interroger c’est certain, mais il faut également relativiser car la profession d’avocat a toujours résisté à plusieurs changements et évolutions à travers son histoire, rappelons-nous toutes les révolutions contre les machines menées par les ouvriers par crainte d’être déclassé.
Ces machines donc ne pourront pas remplacer les plaidoiries et ne feront pas concurrence aux compétences très spécialisées de certains avocats (Milburn, 2019 ; O’Brien, 2019), et l’usage des technologies juridiques ne devrait pas être confié à des personnes qui n’ont pas de connaissances juridiques et qui se fieraient aux résultats fournis par les systèmes, sans pouvoir les expliquer.
Il faut tenir compte également que le contact humain joue un rôle essentiel dans le métier d’avocat, qui implique de nouer une relation de confiance avec les clients, et les technologies d’IA ne peuvent, cependant, fournir aucun apport dans cette dimension relationnelle du métier, qui passe nécessairement par les interactions sociales (O’Brien, 2019).
Et relativement à l’adoption et l’application systématique des outils de l’IA certains sont contre, d’autre pour, le sujet n’est encore pas mûr, mais la discussion ne cesse de progresser, et quoi qu’il en soit, il n’est pas question que les scientifiques et les sociétés de production de machines intelligentes tranchent seuls cette question de façon purement mercantile, tout en tenant compte qu’une coexistence entre l’IA et l’intelligence humaine est indispensable et inévitable.